La « Winstub » est aux Strasbourgeois ce que « la brasserie » est aux Parisiens ou le « bouchon » aux Lyonnais.

Restaurant typique alsacien, la Winstub, dont la traduction littérale signifie « salon à vin », est, depuis toujours, autant un lieu de vie et de rencontres qu’un restaurant où l’on vient se restaurer des spécialités culinaires et vinicoles de la région.

Symbole de cette convivialité, on y retrouve la fameuse « Stammtisch », cette grande table partagée où s’installent côte à côte des inconnus (ou connus… !) qui, invariablement, se salueront au moment de se quitter, comme de vieilles connaissances.

Le Clou

L’âme des soirées alsaciennes 

Au cœur du « Carré d’Or » de Strasbourg, le Clou, fondé par Monsieur Nagel (le « clou » en allemand), trouva immédiatement sa clientèle et fut vite identifié dans le cœur des Strasbourgeois comme l'un des lieux qui compte dans la ville.

Boiseries patinées, nappes de Ribeauvillé, marqueteries de Spindler, gravures d’Hansi en font un lieu de vie chaleureux, « heimlich » dit-on en alsacien, un bel adjectif qui signifie « convivial », « intime ».

1975. Transmis à Christine Jenny, décrit comme la « Jayne Mansfield des Winstubs » par le critique gastronomique Gilles Pudlowsky, l'établissement continua de séduire : un diner au « Clou » devint, à partir des années 1980, une étape incontournable pour les artistes en tournée ou pour les politiciens nationaux et internationaux de passage au sein des institutions européennes.

La légende du lieu débutait.

Elle ne se démentira plus.

Puis, ce fut à la pétillante Marie Sengel, véritable maîtresse de maison, de faire vivre le flambeau de la vénérable Winstub et de lui faire passer le siècle.

1990. Marie, n’avait pas son pareil pour, d’un simple coup d’œil, jauger les nouveaux arrivants et les installer, avec une science du placement qui garantissait cette fameuse ambiance de brassage et de convivialité si typique des Winstubs.

La maison accueille le tout Strasbourg, les politiques, les acteurs et artistes qui se produisent à l’Opéra du Rhin, au Zénith où ailleurs.

Johnny Hallyday, Eddie Mitchell, Michel Sardou, Jean-Jacques Goldmann, Sophie Marceau, Patrick Bruel, Jamel Debbouze, France Gall et tant d’autres, dont certains portraits ornent les murs, sont venus ici, après leur spectacle, refaire le monde autour d’une choucroute, d’une tranche de foie gras, d’un baeckeoffe, d’un waedele et d’un bon verre de Riesling d’Alsace.

2010. C’est à présent à David, élève appliqué de Marie et formé par ses soins de mener aux destinées du « Clou » et de ses 55 places si convoitées.